mardi, octobre 31, 2006

Illusion

Ne me dis pas c'est bien
ce n'est pas bien mon frère
Ça rime trop à la faim
pour moi c'est à refaire

Le train s'est déraillé
les passagers ont froid
le plan est décentré
il faut penser aux tas

Aux tas d'enfants qui meurent
au coeur de ta préscience
aux tas de rires qui pleurent
sous ta belle apparence

Aux tas de maisonnettes
qui s'enfoncent sous tes yeux
et le poids de leurs dettes
et leur teint tout boueux

Aux tas de volontaires
qui sont morts en pleine rue
pour avoir ris tes fers
et donné leurs points de vue

Aux tas de gros calibres
qui inondent les taudis
et le coeur et les fibres
et le calme de la nuit

Aux tas de bons-a-tout
qui méprisent la justice
et qui font de ses couts
le créneau de leur vice

Aux tas d'assiètes toutes vides
sous la brume du cauchemar
et le ton trop avide
de ton coeur pour la gloire

Aux tas de mères souffrantes
délaissées à elles seules
et leurs mains impuissantes
à tenir le linceul

Aux tas de rêves creves
aux tas de délinquants
aux tas de gens tués
aux tas de rires cinglants.

LE BEAU FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, OCTOBRE 2006, BOSTON

1 commentaire:

Anne-Julie a dit…

superbes poèmes.
je reviendrai

Anne-Julie