vendredi, mars 21, 2008

Traversée périlleuse

Hier soir
On était une vingtaine
A traverser l'impasse biaisée de la vie
Une vingtaine à peu près
Filles et garÇons confondus
Et
Un vent brusque se déclenchait
Renversant nos corps froids
Basculant toutes nos pensées
Nous virant comme des toupies
Les plantes qu'on croyait fortement robustes
Pliaient en deux comme des enfants pendant la nuit d'hiver
Se tordant sous les tortures d'un drap trop court
Le chapeau que revêtait ma tête
Voltigeait comme une hirondelle
La laissant à la merci d'une pluie qui s'annonÇait timidement
Pendant que grosses pierres roulaient sur le bord de la chaussée
Pour arriver jusque vers nos pieds tremblants
Ce qui aggravait davantage nos peurs
La nuit était dure
Oui
Tout était vraiment sombre comme la mort
Et j'entendais des voix criant à toute allure
Aba ! aba ! aba ! le vent
Pourquoi veux-tu nous tuer tous
Aba ! vautour ... aba !
Mais
Moi qui autrefois
Rejoignait insouciamment leurs voix pour crier plus qu'eux
Quand connaissant que c'est grâce à lui
Que je contemple ce bleu profond de la mer
Ce bleu certain
Puisque sans son agitation
Cette dernière serait couverte de pailles et de corps inanimés
Avec tout le respect qui lui est dû
Je lui ai souri lui disant tendrement
De ma voix douce et souple
Calme-toi ... je t'en prie
Laisse-moi traverser
Mon amour.

Frantz Le beau

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