mardi, octobre 31, 2006

O toi !

ô
Plus loin est ton amour
plus loin est ton sourire
plus loin est ton histoire
plus loin est ta patience

ô
plus loin est ta demeure
plus loin est pres de toi
plus loin est ta cadence
plus loin est ta pitié

ô toi qui fait ma joie
ô toi qui prime sur moi

LE BEAU FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, OCTOBRE 2006, BOSTON

Desespoir

Un cri dans le vide

Brumeux
huileux
tortueux
moelleux

Encombrant ...

Et le noir de ma peau
se confond à ma peur
comme le coeur des sanglots
sous des bottes sans pudeur

Sans un ciel
sans un rire
sans une main
sans un brin de lumière

Sauf ces larmes ...

Et les rides glacées de mon front.

LE BEAU FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, NOVEMBRE 2000, HAITI

De grace !

Quand je chante
a voix basse
ces basses plantes
qui grimacent

Quand je ris
à haute voix
leurs orgies
sur le toit

Quand je touche
de mes mains
leurs retouches
faites de rien

Quand je loue
leurs soirées
qui disent tout
à moitie

Quand je mise
sur leur flanc
qui m'enlise
haineusement

Quand je tire
mon histoire
dans leur pire
désespoir

Quand je tresse
ma détente
à leur pièce
accablante

C'est enfin
pour que l'ombre
de leurs teints
ne me sombre .

LE BEAU FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, OCTOBRE 2006, BOSTON

testament

Si toutefois je m'éteins
n'oublie pas mon chez moi
emmène-moi voir mon teint
pour la dernière fois

Ne m'entasse pas ... de grâce !
dans ce coin delirant
cet espace sans surface
s'allongeant sur le banc

Il ressemble a un vide
qui se ferme dans un tout
un soleil tout humide
manoeuvré par des loups

Un ivrogne sous le noir
d'une ivresse sans mesure
qui détient le tiroir
de la grande tablature

Un vautour explorant
les sentiers de la paix
prétextant que ses flancs
peuvent couvrir tout les frais

Un rasoir qui dérange
et les ongles et le doigt
s'imposant comme un ange
à la quête du bon droit.

LE BEAU FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, OCTOBRE 2006, BOSTON

manoeuvre par des loups

Illusion

Ne me dis pas c'est bien
ce n'est pas bien mon frère
Ça rime trop à la faim
pour moi c'est à refaire

Le train s'est déraillé
les passagers ont froid
le plan est décentré
il faut penser aux tas

Aux tas d'enfants qui meurent
au coeur de ta préscience
aux tas de rires qui pleurent
sous ta belle apparence

Aux tas de maisonnettes
qui s'enfoncent sous tes yeux
et le poids de leurs dettes
et leur teint tout boueux

Aux tas de volontaires
qui sont morts en pleine rue
pour avoir ris tes fers
et donné leurs points de vue

Aux tas de gros calibres
qui inondent les taudis
et le coeur et les fibres
et le calme de la nuit

Aux tas de bons-a-tout
qui méprisent la justice
et qui font de ses couts
le créneau de leur vice

Aux tas d'assiètes toutes vides
sous la brume du cauchemar
et le ton trop avide
de ton coeur pour la gloire

Aux tas de mères souffrantes
délaissées à elles seules
et leurs mains impuissantes
à tenir le linceul

Aux tas de rêves creves
aux tas de délinquants
aux tas de gens tués
aux tas de rires cinglants.

LE BEAU FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, OCTOBRE 2006, BOSTON

mardi, octobre 24, 2006

Merci Seigneur

ô de toi !
Coule ma loi ...

Mon salut
mon honneur
mon bonheur
mon respect ...

Mon église
ma famille
mes enfants
ma tente ...

Oui en toi
tout est la !

Sous ta loi
tout est joie !

Je salue ta bonté
et ta grande renommée
moi ce grand endetté
qui se voit acquitté .

LE BEAU FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, AVRIL 2006, BOSTON

Brillance

Et de toutes ces belles roses
qui me chantent sur la route
seule la tienne tient ma cause
en dehors de tout doute

Oui en toi je me vois
comme un ciel entr'ouvert
un éclat sur le glas
de la gloire du bon père

C'est sur toi que j'assure
le pilier de mon trone
oui c'est bien ta droiture
qui me sert de colonnes .

LE BEAU FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, 31 MARS 2006, BOSTON

dimanche, octobre 22, 2006

O bon pere !

ô Sion
quel beau nom
Ton renom
Ta maison

Ton grand coeur
Ta grandeur
Ta splendeur
Ta lueur

Ta grande gloire
Ton pouvoir
Ton prétoire
Ton histoire

Ta préscience
Ton aisance
Ta patience
Ta brillance

Ta sainte vie
Ton esprit
Tes parvis
Tes brebis

Et Jesus
Ta grande vue
Ta grande rue
et mes dûs .

LE BEAU LUCIENNE
TOUS DROITS RESERVES, 22 OCTOBRE 2006, BOSTON

Lui

On conteste
Ses colonnes
et du reste
Sa couronne

On Le hait
pour Son verbe
qui renait
même les herbes

On Le case
comme un lion
de Sa base
sur le mont

On Le baise
finalement
comme une lèse
que l'on rend

On L'arrête
Le bouscule
O Le fouette !
Le bascule

On L'enlise
L'interpelle
Le déguise
en pêle-mêle

On Le tord
jusqu'aux os
tire au sort
Son manteau

On Lui crache
au visage
et Le lache
à la rage

On Le traine
ô tout nu !
nie Sa peine
en pleine rue

Le renie
sous Ses larmes
L'avilit
en vacarmes

On Le cloue
sur la croix
ô quel coup !
par surcroit

On Le moque
a Sa gauche
ô quel choc !
quelle débauche !

Du vinaigre
dans l'éponge
O L' intègre !
que L'on ronge

Et pourtant
Son amour
suit Son sang
sans détour .

LE BEAU FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, OCTOBRE 2006, BOSTON

mercredi, octobre 18, 2006

Defilee

Tandis que tu défiles
sur la fosse des soldats
et tes hanches si fertiles
laissent leurs voix sur tes pas

Tu défiles dans l'histoire
de ces grands guerroyeurs
on dirait un autre foire
dans un foire de grandeur

Le serieux de ton geste
ô combien exemplaire
me fait dire, mais, du reste !
qu'en est-il du bien faire ?

Tu empruntes une belle page
à l'histoire gigantesque
par ce geste combien sage
face au monde cauchemardesque

Tu défiles Défilée
sur la route glorieuse
on dirait un guédé
une lumière lumineuse

Un sourire souriant
une musique éternelle
une déesse de pur sang
un encens spirituel .

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, 17 OCTOBRE 2006, HAITI

mardi, octobre 17, 2006

O Charlotin !

Comme un frère
un ami
un martyr
un soldat

comme le oui
la lumière
le soleil
la parole

Tu mérites d'etre place
sur le pan fulgurant
et ton corps mutilé
et tes pas exaltants ...

Tu étais pour mon père
ce que l'autre n'était pas
cet ami si sincère
qui courut vers sa voix ...

Ce soldat responsable
qui traduit le devoir
ô ami charitable !
ô martyr de la gloire !

Pour toujours tu rayonnes
dans le coeur de mon ame
pour avoir fait aumone
à l'amour et sa flamme .

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, 17 OCTOBRES 2006, BOSTON

Je t'en prie !

ô c'est bien !
sacristain
bois ton vin
si divin

Le refrain
si certain
de tes saints
me va bien

Leurs sapins
et leurs teints
ont de loin
tout au moins

L'air tout sain
de leurs seins
tient mon train
sous ses freins

Et le plein
quotidien
de leurs mains
me convient

Mais leurs reins
ne disent rien
c'est enfin
mon chagrin.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, HAITI

lundi, octobre 16, 2006

Dessalines

Si le vent
fut maman
tes printemps
feraient temps

Et tes chants
émouvants
exaltants
fulgurants

Scintillants
attirants
pénétrants
étonnants

O grimpants !
florissants
grandissants
pétillants

Bienveillants
bienseants
énivrants
édifiants

diraient tant
aux enfants
tes cillements
commandant .

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, 17 OCTOBRE 2006, BOSTON,

Conviction

ô mon frère
Malivert
l'univers
de tes vers
régénère
le parterre
de tes pères
tutélaires
et réfère
ton bréviaire
à la terre
de vertières .

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, 14 OCTOBRE 2006, BOSTON

samedi, octobre 14, 2006

jeudi, octobre 12, 2006

Magnifiscence

Si dire mot
sans mot dire
n'est pas mot
en un mot
il est beau
de beau dire
qui est beau
si le beau
n'est pas beau
car le beau
est trop beau
sans beau dire
qu'il est beau .

LE BEAU, FRANTZ
DECEMBRE 1995, JACMEL, HAITI

Revirement

Ne m'appelles plus encor
ne me comptes plus mon vieux
la musique de ton cor
n'est pas celle du vrai Dieu

Eloignes-toi loin de moi
ô souillure ... ô noirceur !
trop longtemps tu t'asseois
sur le front de mes heures

Ta macabre renommée
a terni ma jeunesse
comme un chant oublié
au carrefour de l'ivresse

Bifurquant ma mémoire
loin du nom de mon maitre
j'ai fume ses déboires
et noyé mon bien-être

Et n'était-ce l'espérance
de ce maitre éternel
qu'adviendrait ma quittance
dans ce monde temporel

Retires-toi de mon sang
ô poison de la terre !
seul le Christ Tout-Puissant
est amour et lumière ...

Oui Lui seul est à même
de me rendre pur et sain
en tendant son diadème
sur ma honte et ma faim

C'est à Lui que le reste
de ma vie est dédie
ô quel Bon Père céleste !
ô quelle nette Saintete !

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, AOUT 2005, BOSTON

vendredi, octobre 06, 2006

O frere!

Ne me tiens pas en horreur
ne me lies pas a tes pleurs

quant a toi
je t'ai toujours aime ...

je t'ai toujours compris
admiré
entendu
soutenu
considéré

quand l'obscurité s'aprête a me faire reculer
c'est à toi que je me rime
Et cette clarté agissante dans tes pensées ...
Et cette conscience nette qui t'anime ...

Ta sympathie
Ton sens de bien faire
Ton passé
Tes sujets
Ton parler
Tes explanations
Ta gigantesque bagage intellectuelle
Ton courage dans la réalisation de grandes choses ...

Ta compréhension ...

Ta position spirituelle ...

Je t'ai toujours aimé !
Je t'ai toujours compris !

Et s'il me reste quelque chose de tres sincère
c'est que je suis encore ton frère.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, OCTOBRE 2006, BOSTON

Reflexion

Et,
de cet éboulement graduel , mortel
du à une carence de matière grise
d' hommes de grandes mesures
de tempérance
d'abnégation
de perspicacité
de compréhension
de sagesse
de conscience grandissante

D ' hommes de grande trempée
capables de définir un modus operandi
aux fins d'un redressement certain

D'une paix durable ...

S'additionnent des mythes malfaiteurs
d'élements disparates, superflus ...
d'une forfanterie débordante

Et qui font de la question
non seulement un mal écoeurant
mais aussi une plaie à ne pas toucher sous peu.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, OCTOBRE 2006, BOSTON

Mon pays

Non !
tiens-toi ...
t'en fais pas
oui un jour
comme ce jour là

Ton ciel
Tes pensées
Ta bravoure
Ton peuple
Ta force
Ton tambour
Ton histoire
Tes exemples

Tous les muscles de ton corps
finiront par te sortir de cette boue
mafieuse, dense, calleuse ...

De cette sorcellerie teintée de rires putains


Oui tu brilleras aux éclats multiples
De la fosse jusqu'au mât
De ta seule solitude
jusqu'au bout de tes rêves

Rêves de paix
rêves d'amour
de rires francs
paisibles
tendres
amicaux

De grands rêves écrits sur ton manteau
Dechire, ridiculise, buffe

Ton Tambour
Tes Soleils
Ta Nature
Tes yeux au mille éclats
Tes bandas, tes radas, tes ibos ...

Et confiant aux principes
de tes dieux tutélaires
Tu prendras seul ta croix
pour rentrer dans ta modernité.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES , 1 JANVIER 2005, BOSTON

jeudi, octobre 05, 2006

Port-au-Prince I

Oh ! un reflet
Un reflet sur le mur
Un mur tout fissuré
Une fissure grossière
Une grossièreté amère
Une amertume foncée
Dans un désert de plombs
De plombs abandonnés
Ça et là sur le toit scindé, souillé
Barricadé par des clous crochus
Un toit flagellé, estropié... bridé...
De chefs irresponsables et flous
D'enfants effondrés sous des drogues trop dures
De marchandes aux étagères vides
De visages plissés sous un cynisme athé
De bras tordus sous le poids des livres expires
De cadavres niés sous des rafales ourdies
De mains salées par la sueur boueuse des corridors
D'âmes éffritées par l'exaspération outrancière
De dentures jaunies par le ganja cristalisé
De jeunes édentés par la faim terrifiante
De cuisses livrées sous des matins foutus
De tons endurcis par des scènes odieuses
D'usurpateurs et leurs allées interminables
De vins falsifiés à la croisée des yeux
De mornes livres à la bidonvillisation
De coeurs agonisant dans l'infini oubli
De gangs rivés à l'extrême paranoia ...
De loups-atteints-de rage ...
Le noir obscur !
Un cri perdu déjà
Dans l'espace horrible
SoupÇonné du hasard
Semblable a celui
Des coeurs abandonnés
Sur le carcasme des muses défoncées
Par le rythme plaintif
Des rimes humiliées ...
ô combien envenimées
Par le spectre éffrayant
Des pneus enflammés
Erigés de toutes parts
Et sale, touffue, intempestive ... sinistre ...
Cette fumée qui m'arrive de loin
Sautant comme une chauve-souris
Sous l'ombre fiévreuse de sa laideur
Hideuse, mafieuse ... menacante ...
Ses ongles démesurées
Et, l'ancienne cathédrale.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, AVRIL 2006, BOSTON

A ma Louce

Merci de m'avoir
aimé
supporté
conseillé
épargneé
baisé


Mon ange
ma nature
ma gloire
ma muse


Tes yeux ensoleillés
ta peau de caramel
ta denture
ta démarche
tes pensées
ton ciel


Ton courage
tes secrets
ta source
ton amour


M'appartiennent pour toujours

ô velours !

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, MARS 2006, BOSTON

Adieu !

Comme un soleil traqué qui va tout s'inclinant
dans le gouffre opaque d'un lendemain troué
son corps humide et noir baisait déjà ses ans

Et ses yeux entr'ouverts laissaient penser encor
qu un refrain de ses chants trop longtemps oubliés
allait mettre en mouvement et le coeur et le corps

Quand un cri dans la foule qui sombrait l'air brumeux
s'agitait comme un vent qu on croyait relégué ;
une étoile qui fuyait et l'espace et les cieux ...

Et ses mains dessechées , repliees et toutes pales
s'allongeaient sur le bord de cette natte éffritée
et depuis elle sombrait comme un vrai animal.

LE BEAU
TOUS DROITS RESERVES, 15 Janvier 1992, HAITI

mardi, octobre 03, 2006

Bonne anniversaire Mustspha

Mon fils, mon frère, mon ame
ô grand coeur de ma flamme !
puisse ce jour que j'acclame
demeurer loin des larmes ...

Un avenir bien taille
t'est deja réserve
et ton Dieu bien aimé
suit tes pas dans l'allée ...

Sur ton front arrondi
je vois bien qu'il sourit
comme un brin de la vie
son sourire a tout dit ...

Ton image me rend droit
au tréfond de mes pas
ô ces pas d'autrefois !
qui tremblaient sous le froid ...

Ame guidée par les cieux
suis ton nom et ton Dieu
car tout brille en eux
et ta force et ton feu ...

Par ton Dieu tu es fait
par ton nom tu es net
et ce tout en effet
qui conduit vers la paix ...

Homme de paix et de crainte
que la paix reste ta plainte
et qu'elle laisse son empreinte
sur les rives trop étreintes ...

A tantot mon enfant
rive ma voix vers maman
puisse ce jour souriant
s'humilier dans son sang .

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES,15 SEPTEMBRE 2006, NEW YORK

'

O tambour !

Ce n'est pas que je sois
ce rien qui fuit sa voix
mais des fois tu m'emmènes
là où l'eau n'est plus mienne

Tu m'es ce rapadou
qui me traine comme un fou
délaissant ma rancune
quelque part sur sa lune

Tu m'es ce grand parent
qui sourit dans mon sang
pourtant sur mon violon
j'ai tant renié le nom

Tu es ce beau midi
qui s'attache a ma vie
quand le bruit de mon ventre
veut me tenir au centre

Ta divine renommée
n'est jamais ébranlée
comme étant l'âme intègre
aux jours gras qu'aux jours maigres

Quand je suis sous ton vol
je m'en passe de mon pole
et les reins qui mentent guère
se comportent comme en guerre

Je salue de tout coeur
ta musique de grandeur
ta poesie qui s'inscrit
dans ma bible d'Haiti

ô tambour . . . ô tambour !
d'où puises-tu cet amour ?
cet amour dont Carl Brouard
exposa au grand foire

Quand résonne l'Assotor
sur les transes de mon corps
franchement j'ai pas vu d'autres
grands mystères que le votre

Le piano de mon maitre
agit fort sur mon etre
mais son nom et son teint
ne riment pas à mes reins

J'ai peur de ce piano
qui méprise mes sanglots
sinon sa toute cadence
m'ironise trop la panse

Fais-moi revivre l'Afrique
ce recoin sympathique
dont l'infame esclavage
a pali le visage

Emmènes-moi voir l'espace
de ces heures pleines de grâces
où David dans ses pas
entama son sabbat

Puis rends-moi sur ma terre
où ton nom est mystère
car tu lies par tes chants
l'ignorant au savant.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, FEVRIER 2001, HAITI

Inventer

Tu vas inventer
dans le coeur
dans le muscle
les gestes
inventer dans l'ère et l'espace ...
inventer et garder les yeux secs

Tu vas inventer
la joie sur la honte de l'inceste
le courage sur les tentes trouées
la pitié sur les maux chroniques
le ton sur le teint sanglant du diktat ...
inventer et garder les yeux secs

Tu vas inventer
la liberte sur les routes esclaves
la paix sur les chaines de l'amour
la clarté sur l'obscurité seduisante
le beau sur le cauchemar
le vrai sur le marasme ...
inventer et garder les yeux secs

Tu vas inventer
le jour sur la nuit du midi
le baiser sur les lèvres calleuses
le sommeil sur les paupières désordonnées
le sourire sur les joues douteuses
le rire dans la torpeur ...
inventer et garder les yeux secs

Tu vas inventer
la patience sur les sentiers brumeux
le sérieux sur les rires mesquins
le soleil sur les taudis humides
le pain pour les mains desséchées
un coeur pour tes bourreaux
un brin d'espoir pour eux ...
inventer et garder les yeux secs

Tu vas inventer
l'espoir dans le désespoir
la vie dans le pénombre
la grandeur sur l'arrogance choquante
la paix sur les routes puantes
la liberté, l'amour, le vrai, le bien, le beau ...
inventer et garder les yeux secs.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, SEPTEMBRE 1999, HAITI

Bon anniversaire

Tu souris sous son ciel
Lui qui brille sur ta face
et son sang éternel
qui embaume ton espace

Bon Berger, fait d'mour
doux, limpide et immuable
Lui qui règne pour toujours
Te sera charitable

Compte encore Ses bienfaits
du profond de ton coeur
lis pour Lui des versets
ta prière et ton choeur.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, SEPTEMBRE 2006

Vas !

J'ai bien lu ton soupir
sur l'écran de tes vers
et pourquoi ne pas dire
comme c'est beau Malivert

Ce soupir donne l'image
de ma tente bien aimée
cette demeure dont la rage
a détruit le palmier

Ce recoin de l'histoire
O combien avili
et l'éclat de ton phare
au secours de sa vie

Sa douleur est certaine
c'est du fiel O poete
que vaut plus pour sa peine
que ta si belle requête

Et mon âme toute fidèle
dans son coeur enfantin
a salue ta chandelle
ta pitié et ta main.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, AOUT 2006, BOSTON

O patrie !

Oui ces bottes qui profanent
la senteur de tes mangues
et foncant leur rancune
sur la sueur de tes fetes

Ces chars engloutissants
et leur chaines ironiques
rigolant sur l'asphalte
de tes larmes incessantes

Ces vampirent qui rugissent
sur tes rives défroquées
et qui dansent le samba
de ton cher Assotor

De ces heures combien tristes
s'escalant sur tes rêves
et leur teint incestueux
qui se gonfle dans tes veines

Et ces chiens du dedans
qui partagent ton manteau
et ton coeur eternel
qui sourit sur le mât.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, JUILLET 2001, HAITI

lundi, octobre 02, 2006

Noel

Comme le phare infaillible
Tu m'as vu dans l'étable
et tes mains charitables
m'ont tire de l'horrible

Tu as su exposer
Ta divine couronne
les honneurs de Ton trone
au carrefour du péché

Et ma foi dans ce geste
grandement infini
m'a enfin affranchi
du sommeil indigeste

Tu es la sentinelle
qui ne craint aucun sort
quand bien ce soit la mort
pour cesser les querelles ...

Tu es le capitaine
qui arrête les sanglots
quand les mers et les flots
s'enchainent et se déchainent ...

Tu es le magnanime
pilier de l'univers
l'immortel mandataire
d'un Dieu grand et sublime ...

Le divin chancelier
de qui la rédemption
est devenue hors question
pour toute l'éternité ...

Et je veux, en effet,
glorifier ton saint nom
oui faire taire mes passions
pour compter tes bienfaits

Je crois en toi Jesus
ô Roi compatissant!
quel autre fut aussi grand
pour moi qui fus perdu

La douceur de tes mains
est pour moi ô Seigneur!
le refrain d'un bonheur
non souille mais certain

Retiens-moi ô Grand Maitre
sous ta sainte et vraie loi
cette loi dont la foi
seule a su faire renaitre

Rends-moi donc bien plus tendre
sous tes yeux radieux
afin que dans les cieux
rien ne puisse me surprendre

Car je tends mon passe
sous ta grace infinie
et le reste de ma vie
sous ta grande renommee.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, JUILLET 2006, NEW YORK

Ta parole

Je me réjouis dans ta parole
cette eau précieuse qui vivifie
et en elle seule la vie s'immole
comme le ruisseau qui va sans bruit ...

Et cette parole toute éternelle
sur qui s'appuie ta belle église
ce grand amour qui coule en elle
ainsi ta gloire qui s'éternise ...

Sa voix sourit a tout moment
c'est comme un coeur autour des frères
aussi limpide elle suit ton sang
et par ton sang elle régénère ...

Unique, certaine, et charitable
amour, tendresse, et son prétoire
semblable à elle est impensable
de loin, de près , elle est miroir ...

Son sens suprême étend les voeux
si bien en elle n'a point de haine
et qu'en tous lieux elle rend joyeux
La vie sans elle est vide et vaine.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, OCTOBRE 2006, BOSTON

Oui

Quand ces nuits
obscurcies
détournées
obstruées
décousues

se déblayent de leur teint
stupide
sanglant
puant ...

Quand le socle sur lequel elles s'appuient
se démasque au grand jour
pour permettre à l'enfant
son sourire initial ...

Quand leurs peintres se dessechent
sous le poids de leur vide ...

Et quand leurs tons
vulgaires
malsains
exterminateurs
délirants
auront connu leur défaite totale

Ce soir la
nous pourrons sommeiller
avec tout le respect du à notre rêve ...
le rêve d'une vie veritable.

LE BEAU
TOUS DROITS RESERVES, JUIN 2004, BOSTON

Confessions

Me voici O Seigneur
tout tremblant sur mes pas
comme le rire d'un menteur
oublie sous le froid

Me voici à tes pieds
implorant ta guidance
toi le seul Bon berger
dont le ciel récompense

Trop longtemps j'ai perdu
le ressort de tes mains
et le choc de mes dûs
a fendu mes matins

La rosée du printemps
se démarque de mes roses
quand bien toutes par le sang
chantent en choeur la même cause

La rancune a durci
les oreilles de mon âme
empêchant au midi
de bien luire sur mon drame

Et ainsi tout flanqué
me voici sur ta route
endossant mes péchés
et la honte qui m'envoute

Reprends-moi sous ta grâce
ô ami ... ô grand Roi!
toi qui panses à voix basse
les blessures d'ici-bàs

Réchauffes-moi ô mon Dieu!
dans tes bras faits d'amour
remets-moi sous tes yeux
et prends-moi pour toujours. TOUS DROITS RESERVES, JUIN 2006, BOSTON

Enfin !

Ce jour la
je t'en prie
n'assombris pas ma honte ...

Pas de cierges
pas de fleurs
pas d'encens
plus rien qui pourrait
dérober ma laideur ...

Cette enfance bifurquée
estropiée
avilie
obstruée
traquée...

Que le gout fade de mon coeur
comme le teint moribond de ma bière
pour river vers ces autres
qui m'attendent constamment ...

Plus de cris abusifs
dans cette impasse
de paix
d'amour
de tendresse
de soumission absolue ...

Dans cette impasse ...
de grâce!
du calme pour cette âme
qui a bu tant de fiel
de souffrances
de peines
de remords
et d'encre ...

Et juste un sourire
pour délier le rythme moelleux
de cette nuit trop tardive.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, NOVEMBRE 2001

Pauvre mere !

Ainsi, toute teintée
de peur et d'écorchures
un sourire se tissait
sous sa belle prunelle
et le noir de sa peau
comme la nuit infinie
se posait en princesse
sous ses pas délabrés
et, l'enfant, épinglé
à sa frêle poitrine
s'aprêtait à crier
jusqu'à perdre haleine
quand ses yeux, pauvre mere,
affaiblis par la honte
se noyaient dans ses larmes
décharnées et tremblantes
puis ces voix insouciantes
qui ruaient sa poesie
et le coeur de ma bouche
qui baisait son amour.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, MAI 2005, BOSTON

O poete !

Tandis que je sommeille
dans ma nuit solitaire
et tes vers si sincères
me piquent et me réveillent

Le soleil de ton verbe
suit son cours infini
on dirait que sa nuit
s'attendait à mes gerbes

Et ma voix suppliante
oubliant son malheur
lui frédonne dans son coeur
sa chanson souriante.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, AOUT 2006, BOSTON

Refrain

Sous tes yeux de déesse
ton enfant est assis
le pied droit sous ses fesses
implorant ton minuit
et la vie et l'espoir
ta pitié et ta paix
ton ombre et ton pouvoir
et ton coeur à jamais.

LE BEAU, FRANTZ
TOUS DROITS RESERVES, 20 AOUT 2005, HILTON HOTEL, BOSTON

Loucie

Je t'ai vue ce matin
on dirait une deesse
un parfum de jasmin
un coeur dans sa tendresse

Tu m'es comme un minuit
un soleil antillais
une belle fleur de midi
une requete pour la paix

Ce matin je t'ai vue
comme un brin de belle lune
une étoile de bellevue
un ange sur la tribune

Tu m'animes tu m'animes
tu me prends par le coeur
tu me jettes dans les nimes
et mon coeur a grand peur

J'ai peur de ta beauté
cette beauté bien trop belle
cette beauté de gaieté
cette beauté d'arc-en-ciel

ô princesse je t'admire
je t'honore je t adore
quand je vois ton sourire
je ne pense qu à la mort

Et la mort me sourit
sous ta joue souriante
on dirait une autre vie
un amour qui me hante

Un sincere tête-à-tête
un sourire d'autrefois
un bouquet de bonne fete
une attente à la fois.

LE BEAU
TOUS DROITS RESERVES, 25 JUIN 2004, BOSTON

Pardon

Quand je posais mes yeux
sur ta joue ce midi
je me sentais heureux
je te disais merci

J'ai souris ton sourire
me rappellant la joie
la joie d'un grand martyr
qui vit depuis en moi

Si je suivais peut etre
le fil de ton aisance
je dirigerais mon être
vers toi pour ma quittance

Et je contacterais
le coeur de ta pitie
pour panser les mefaits
que des hommes m'ont causes

Ainsi mes lendemains
me seraient sympathiques
car ouvrages de tes mains
ils seraient moins critiques

Je vivrais dans le clair
comme l'oiseau voyageur
et le sens de la terre
m'irait mieux ma p'tite soeur

Et la vie et l'espoir
chanteraient ta chanson
pour contrer mes deboires
faire luire ta compassion

Mettre sur pieds ton empire
sur les ruines de la haine
pour qu'enfin je puisse dire
ô reine brises-moi mes chaines!

LE BEAU
TOUS DROITS RESERVES,JUIN 2004, BOSTON

Haiti

Dans l'étreinte misere
d'un espace terrifié
tu caresses ton passé
fait du sang de tes pères

Tu enseignes aux bourreaux
la leÇon de la vie
quand bien tout se détruit
sous le noir de ta peau

Tu couvais le vrai coeur
d'un vieux monde moribond
et rendais aux colons
leur prière de la peur

Quand la voix la suppliante
se rivait a la tienne
etant mère haitienne
tu l'aidais sur sa pente ...

Haiti terre de feux
de tambour et de chants
ô combien tes enfants !
s'entretuent sous ta queue

Ils méprisent ton histoire
pour le compte d'Hédouville
et subjuguent tes belles villes
dans le gouffre du déboire

Et quand bien tes bouquets
font le prix sur le port
ils se gonfflent de remords
et rient le tabouret

Leur débauche fait de toi
ce que l'autre a voulu
que tes mains soient tendues
comme un chien sur le toi

Mais l'histoire suit la route
de ses dieux mal compris
car en eux est la vie
en dehors de tout doute

Suis ta route exemplaire
quoique les vagues et les vents
et comme le ver luisant
tu brilleras par tes vers. TOUS DROITS RESERVES, 1 JANVIER 2004, HAITI

Et pourtant !

Et pourtant
ils ont tout ...

Les eglises
les ecoles
les bordels
les gangs
les synagogues ...

Ils ont la force des armes
pour contrer le soleil
la laideur seduisante
pour sourire aux enfants

Et quand bien le vent souffle
ils brisent sous leurs bottes
et la vie
et l'espoir
le grand reve s'assombrissent
comme une page oubliee
sous l'ombre du passe.

Ils ont tout ...

Ils veulent tout ...

L'argent
les honneurs
la grandeur ...
le roulement du tanbour est a eux ...

Et pourtant, ils ont peur !

Ils ont peur de la paix
de l'amour
du franc rire des enfants
de leurs cris opprimes
de leurs yeux decernes
de leurs mains sans epee ...

Et pourtant, ils ont tout ...

Et, pourtant ... et pourtant !


LE BEAU
TOUS DROITS RESERVES, JUIN 2004, BOSTON